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Aujourd’hui, les conservateurs sont partout : produits ménagers, d’hygiène, cosmétiques, mais également dans certains médicaments à visée oculaire, tels que les collyres. Ces derniers peuvent contenir des conservateurs, potentiellement toxiques pour la surface de votre œil. Certains de leurs effets indésirables peuvent apparaître, diminuant votre bien être. Découvrez ce que sont ces conservateurs, leurs conséquences d’utilisation et pourquoi privilégier les produits non conservés en ophtalmologie !
Les conservateurs oculaires : Qui sont-ils ?
Définition
Les collyres, vous connaissez ? Ce sont des médicaments sous forme de gouttes qui sont instillés dans les yeux en cas, par exemple, de conjonctivite, de sécheresse oculaire ou de glaucome. Il y a 60 ans, des conservateurs ont été rajoutés dans ces produits. L’objectif ? Garantir une sécurité optimale pour les patients, en évitant toute sorte de contamination après la première ouverture du flacon multidose par des agents infectieux tels que les bactéries ou champignons. En effet, l’eau présente dans les préparations ophtalmiques les rend sensibles aux contaminations microbiennes. Le chlorure de benzalkonium (ou BAK) est le conservateur le plus utilisé dans les collyres pour garantir leur stérilité.
Un progrès important dans l’industrie pharmaceutique1. Il y a 25 ans, les ophtalmologistes décelaient la nocivité de ces conservateurs. Plusieurs travaux ont suggéré que leur utilisation dans les collyres étaient liés à diverses réactions inflammatoires de la surface oculaire1. Pour la majorité des patients, ces substances causent des réactions légères et passagères, pouvant se transformer en une atteinte chronique de la surface oculaire en cas de traitement répété et à une dose importante ou d’un traitement à vie. Ces effets indésirables sont d’apparition rapide mais ne se ressentent que plusieurs mois, voire plusieurs années après le début du traitement.
L’utilisation des conservateurs en ophtalmologie relève d'une problématique de santé publique car pour traiter une pathologie connue, les patients aggravent leur état, que ce soit en développant une autre pathologie ou en exacerbant l’existante.
Quelles sont les conséquences des conservateurs ?
Les symptômes
Les effets indésirables concernent en première ligne la conjonctive et la cornée. Chez les personnes traitées par des collyres conservés, 48% témoignent d’une douleur / gêne à l’instillation (contre 19% des personnes traitées par des collyres sans conservateur), 42% témoignent d’une sensation de corps étranger (contre 15% sans conservateur) et 35% témoignent de sécheresse oculaire (contre 16% sans conservateur)2.
La qualité de vie et le bien être peuvent donc être impactés par les conséquences néfastes des conservateurs sur la surface oculaire.
A un second niveau, les conservateurs altèrent les structures plus profondes de l’œil comme le cristallin ou le trabéculum et même plus en profondeur tel que la rétine3.
Ainsi, les patients traités pour un glaucome, par exemple, sont concernés au premier chef, les conservateurs pouvant entrainer une inflammation4. Touchant en grande majorité des personnes de plus de 45 ans, le glaucome est généralement causé par une augmentation de la pression intraoculaire, pouvant entraîner des lésions du nerf optique. Le traitement le plus courant est alors l’instillation quotidienne d’un collyre hypotenseur. Si ce dernier est conservé, il y a un risque d’œil rouge et d’inflammation de la surface oculaire. Selon une étude de 2016, 95% des patients qui prenaient précédemment un collyre conservé était satisfait, voire très satisfait, de la tolérabilité de leur nouveau traitement sans conservateur après 3 mois de d’instillation5.
Dans certains cas, une chirurgie peut être proposée au patient glaucomateux afin de favoriser l’élimination de l’humeur aqueuse. Pour le succès de cette chirurgie, il est important d’avoir une conjonctive saine. Or celle-ci peut être inflammée suite à l’utilisation de collyres conservés sur plusieurs années, d’où un risque d’échec de cette chirurgie qui va accentuer l’inflammation déjà existante. On observe moins de complications chirurgicales chez les patients ayant été traités par des collyres sans conservateurs6. Des pathologies chroniques telles que le syndrome de l’œil sec (sècheresse oculaire), peuvent également survenir en cas de glaucome, suite à la toxicité des conservateurs.
Il est donc préférable d’éviter les collyres contenant des conservateurs, particulièrement en cas de traitement chronique comme le glaucome ou la sécheresse oculaire (diminution de la qualité et quantité des larmes), l’allergie oculaire (conjonctivite allergique…) ou si une opération des yeux est programmée (cataracte, glaucome, chirurgie réfractive…).
Conservateurs et lentilles de contact
Si vous portez des lentilles, les collyres conservés peuvent les endommager. Il est recommandé d’utiliser des collyres sans conservateur.
D’autre part, les porteurs de lentilles ont tendance à avoir une surface oculaire plus fragile que la population générale7. Souvent, ils sont utilisateurs de larmes artificielles pour hydrater et lubrifier leur surface oculaire. Ils tirent ainsi un grand bénéfice à utiliser des collyres sans conservateur.
Privilégier les collyres non conserves pour une protection maximale de la surface oculaire
Les bénéfices
Avec l’abondance des produits oculaires conservés sur le marché, vous vous demandez sûrement s’ils ne sont pas plus performants que les solutions non conservées. Les études ont montré que les collyres sans conservateur avaient la même efficacité que les collyres conservés.
De plus, les bénéfices des collyres sans conservateurs sont :
- une meilleure tolérance du produit,
- une meilleure adhérence au traitement car mieux toléré,
- un meilleur pronostic chirurgical en cas de chirurgie oculaire notamment du glaucome,
- moins d’inflammation sur la surface oculaire et un syndrome d’œil sec en baisse.
Les collyres sans conservateur sont particulièrement recommandés en cas de traitement chronique (glaucome, sécheresse) d’une part, et lorsque la maladie de la surface oculaire est inflammatoire (allergie…)8.
De nombreuses études ont relevé la différence de symptômes entre des collyres conservés et non conservés. Dans une étude portant sur 9 658 patients2 :
- 42% des patients ressentaient une sensation de corps étrangers lors de l’instillation de collyres conservés
- 48% des patients avaient des douleurs / genes durant l’instillation de collyres conservés
- Seulement 16% des patients avaient une sensation de sécheresse oculaire
lors de l'instillation de collyres non conservés
Vers un avenir sans conservateurs
Leader avec le premier flacon multidose non conservé, ABAK®, les Laboratoires Théa sont pionniers dans le développement pour les patients de collyres ophtalmiques non conservés et respectueux du bien-être oculaire. Le flacon ABAK®, permet un traitement jusqu’à 3 mois après ouverture, garantissant une protection maximale contre la contamination, une fois le produit ouvert. Le maître-mot de Théa : la sécurité. Une sécurité possible grâce au développement durant de nombreuses années de produits ophtalmologiques sans conservateur pour la surface oculaire.
REFERENCES
1. Vaede D, Baudouin C, Warnet JM, Brignole-Baudouin F. [Preservatives in eye drops: toward awareness of their toxicity].
J Fr Ophtalmol. 2010 Sep;33(7):505-24.
2. Jaenen N, Baudouin C, Pouliquen P, Manni G, Figueiredo A,Zeyen T. Ocular symptoms and signs with preserved and
preservative-free glaucoma medications. Eur J Ophthalmol 2007;17:341-49.
3. Messmer EM. Konservierungsmittel in der Ophthalmologie [Preservatives in ophthalmology]. Ophthalmologe. 2012;109(11):1064-1070.
4. Aptel F, Labbé A, Baudouin C, et al. Traitement du glaucome, conservateurs et surface oculaire [Glaucoma medications, preservatives and the ocular surface.]. J Fr Ophtalmol. 2014;37(9):728-736.
5. Muñoz-Negrete FJ. et al. Why risking the satisfaction and the compliance of your newly diagnosed glaucoma patient? The PASSY survey. Acta ophthalmologica. Volume 94, Issue S256, October 2016 – 14 Sept 2016, DOI: 10.1111/j.1755-3768.2016.0457
6. Boimer C, Birt CM. Preservative exposure and surgical outcomes in glaucoma patients: The PESO study. J Glaucoma
2013;22(9):730-5.
7. Pisella PJ, Malet F, Lejeune S, et al. Ocular surface changes induced by contact lens wear. Cornea. 2001;20(8):820-825.
8. Gomes JAP, Azar DT, Baudouin C, et al. TFOS DEWS II iatrogenic report. Ocul Surf. 2017;15(3):511-538.